Le Conseil de sécurité de l’ONU a très vivement manifesté son « impatience » aux signataires de l’accord de paix au Mali de 2015 lors d’une session samedi 21 octobre.
L’ONU est contrariée par les retards pris dans l’application de l’accord de paix signé au Mali en 2015, et le fait savoir. Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé « leur profonde préoccupation à l’égard de la persistance de retards importants dans la mise en oeuvre de dispositions centrales de l’accord, préoccupation aussi face au risque que, sans nouvelle dynamique positive, les progrès réalisés jusqu’ici soient perdus », a déclaré aux journalistes l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre alors que les ambassadeurs des 15 pays siégeant au Conseil visitent actuellement et jusqu’à dimanche le Mali, la Mauritanie et le Burkina Faso, membres du G5 Sahel avec le Niger et le Tchad.
Les membres du Conseil de sécurité ont également appelé les signataires à « prendre d’urgence des mesures concrètes sur plusieurs point très précis », a ajouté M. Delattre. « Nous espérons que de nouvelles avancées concrètes, importantes, irréversibles, pourront être réalisées dès les semaines qui viennent et en tout état de cause avant la fin de l’année ». « Plus de deux ans après la signature de l’accord, il est désormais plus que jamais temps d’avancer, d’avancer fortement, d’avancer concrètement, d’avancer rapidement dans la mise en oeuvre de l’accord de paix. (…) La fenêtre d’opportunité pour avancer est aujourd’hui étroite, il faut avoir le courage de le dire », a insisté l’ambassadeur de France à l’ONU. La France est proactive sur le sujet. Ainsi la tournée des ambassadeurs porte également sur la constitution d’une force des pays du Sahel, dans laquelle la France voit un possible modèle de coopération entre troupes africaines et de l’ONU. Comme le précise M. Delattre « Nous pensons que la Minusma (la force de l’ONU au Mali, NDLR) et la force conjointe du G5 Sahel sont des outils complémentaires qui ont vocation même à constituer un modèle type d’articulation vertueuse entre une opération de paix onusienne et une opération africaine de paix ».
L’ONU prend donc les choses très au sérieux et mobilise les énergies afin que des solutions opérationnelles soient identifiées. Une réunion ministérielle sur le soutien au G5 Sahel est prévue le 30 octobre à l’ONU, ainsi qu’une conférence des donateurs le 16 décembre à Bruxelles. Dans un rapport remis le 16 octobre, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a recommandé une aide internationale accrue à cette force, dont le financement n’est pas encore garanti.
François Delattre en appelle à la responsabilité morale et politique en rappelant, après une nouvelle attaque meurtrière samedi au Niger, que « cette tragédie est un élément de plus encore une fois malheureusement pour souligner l’urgence d’une réponse forte et déterminée dans la lutte contre le terrorisme à travers la création de la force conjointe du G5 Sahel et à travers le soutien que la communauté internationale a la responsabilité morale et politique de lui apporter ».
Source : Jeune Afrique
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