Le vendredi 19 Aout, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, a annoncé qu’il allait surseoir au projet de révision constitutionnelle initié quelques mois auparavant.
Le chef d’Etat malien souhaite ainsi préserver la cohésion nationale du pays alors même que le projet ne trouvait consensus au sein du pays. Ainsi on peut aisément conclure que Ibrahim Boubacar Keita a fait marche arrière face à la contestation populaire. Dans un message à la nation diffusé à la de la télévision publique (ORTM), Ibrahim Boubacar Keita a confirmé qu’il abandonnait à ce jour le projet de révision de la constitution. « J’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle » a annoncé IBK invoquant « l’intérêt supérieur de la nation».
« J’ai constaté que ce qui était à l’origine des divergences est hélas devenu au fil du temps de profonds clivages menaçant d’ébranler durablement notre cohésion nationale. J’ai enregistré avec inquiétude la montée des radicalités. Ces alarmes, nous les avons partagées, vous et moi. Je vous ai entendu exprimer vos craintes de voir notre cher pays dériver vers des affrontements tragiques (…). Au regard de tout ce qui précède, et en considération de l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un referendum sur la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop ».
Le chef de l’Etat malien a multiplié dans son discours les raisons pour lesquelles il décide de surseoir au projet. Ainsi la situation sécuritaire actuelle du pays ne permet pas un travail constitutionnel en toute sérénité. « Je l’ai fait, parce qu’à l’heure où notre pays est confronté à tant de défis majeurs, on ne saurait ajouter aux périls existants ceux que font naître la mésentente, la polémique et le malentendu ». Il n’en fallait pas moins pour que les opposants au président Ibrahim Boubacar Keita affiche leur satisfaction sur ce qu’ils considèrent comme leur victoire. La plate-forme d’opposition « Touches pas à ma constitution », un regroupement de partis politiques, d’organisations de la société civile et de diverses associations estime en effet que cette révision est inopportune dans le contexte actuel.
Depuis le début de la procédure de réforme, la plateforme avait organisé plusieurs vastes manifestations générant une contestation populaire qui depuis le début fait douter le gouvernement qui avait déjà reculé le 21 juin dernier, en reportant le référendum prévu le 9 juillet dernier. Le chef de l’état avait alors reçu tour à tour les principaux acteurs politiques, associatifs et religieux du pays sans qu’un accord soit trouvé. Et ce jusqu’à la menace de « Touches pas à ma constitution » adresse un ultimatum au chef de l’Etat pour qu’il retire son projet avant le 15 Août, au risque de le poursuivre en justice pour « haute trahison ».
La réforme de la constitution a mené ainsi à une reconsidération de la gouvernance du président Ibrahim Boubacar Keita. Afin de calmer les esprits, le chef d’État a ainsi de surseoir à l’organisation du referendum … ce qui apparaît être comme un abandon pur et simple de la révision de la constitution.
Source : La Tribune Afrique
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