Pendant que la violence déchire le pays, de la ville de Béni à la province de Kasaï en passant par la capitale, Joseph Kabila se défile face à ses devoirs et à son peuple. Il n’est pas inutile de rappeler que la présidence est, en termes de responsabilité, la fonction la plus lourde d’un Etat, et non une sinécure personnelle. Le Chef de l’Etat est censé faire respecter la Constitution et les lois afin de garantir l’Etat de droit et le bon fonctionnement des institutions au nom et au bénéfice du peuple. En République démocratique du Congo (RDC), il y a bien longtemps que le président ne s’en préoccupe plus.
Depuis décembre 2016, Kabila a en effet choisi de placer son propre intérêt avant celui de son peuple. En se défilant face à ses responsabilités le jour de la fête nationale, Joseph Kabila a abandonné le dernier semblant de volonté de respecter l’Etat et le peuple congolais. Officiellement par crainte d’un attentat, Joseph Kabila a annulé les cérémonies prévues, privant de fait les Congolais de leur fête nationale, célébrant une indépendance conquise à très haut prix le 30 juin 1960. Il ne s’est même pas donné la peine de lire un discours télévisé, qui ne l’aurait pourtant pas particulièrement mis en danger…
Pour rappel, Joseph Kabila est resté au palais de la Nation après l’expiration de son second et dernier mandat grâce à la bonne volonté de l’opposition et de la CENCO, avec qui il a conclu l’accord de la Saint-Sylvestre. L’opposition a signé cet accord afin de rendre possible une transition du pouvoir démocratique et paisible, gage d’une grande responsabilité envers le peuple congolais. Avec cet accord, Joseph Kabila s’est engagé à nommer un Premier ministre choisi par l’opposition et à organiser l’élection présidentielle avant la fin de cette année. Las, en dépit des engagements pris, Joseph Kabila a nommé le Premier ministre sans consulter l’opposition et il a renié la parole donnée en refusant d’organiser l’élection présidentielle.
Sa présidence est maintenant privée de toute légitimité et il ne se soucie même pas de préserver les apparences. Cet état de choses nuit profondément au prestige de la fonction présidentielle, de tout l’Etat et du peuple congolais et doit se terminer. L’enjeu n’est pas seulement le prestige de la RDC, mais sa propre intégrité territoriale et la paix dans le pays. Certaines des violences qui frappent déjà la population sont directement causées par le refus du Président Kabila d’assurer une transition au pouvoir pacifique. Il est encore temps d’agir au tant que Chef d’Etat responsable et de quitter la présidence par la grande porte, la tête haute. Pour ce faire, Joseph Kabila n’a qu’à respecter l’accord pris fin décembre et permette aux Congolais d’élire son successeur.
RB
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