Les documents Swiss Leaks mettent en cause l’archevêque de Bamako, Mgr Jean Zerbo, dans une affaire de détournements de fonds publics. Les faits porteraient sur une somme de 12 millions d’euros dissimulée jusqu’en 2007 sur 7 comptes bancaires d’une agence HSBC de Genève, sous la propriété de la Conférence épiscopale du Mali (CEM).
Selon Le Monde, « cette histoire rocambolesque mêle opacité, rencontres secrètes entre clergé malien et banquiers suisses et soupçons de détournements de fonds dans un pays où les chrétiens ne représentent que 2,4 % des 17 millions d’habitants. Elle implique les trois plus hauts dirigeants de l’époque de la CEM, à commencer par Mgr Jean Zerbo, 73 ans, archevêque de Bamako, chargé des finances de l’Institution au moment des faits (…) Au début 2015, lorsque éclate le scandale SwissLeaks,, d’autres Maliens sont repérés dans les documents HSBC, comme l’industriel Gérard Achcar ou l’homme d’affaires Modibo Keïta. Mais les comptes en Suisse des trois plus hauts dirigeants de l’épiscopat malien de l’époque passent alors inaperçus. »
Le média s’interroge donc légitimement sur la destination des fonds de la CEM susceptibles d’être liés à une opération frauduleuse. Concrètement, la somme de 12 millions d’euros a « transité du Crédit lyonnais du Rocher à HSBC Private Bank à Genève par des mouvements successifs au sein du monde bancaire. »
Par ailleurs, poursuit le média, « deux banquiers ont rencontré à plusieurs reprises les trois responsables catholiques maliens, du 29 septembre au 18 octobre 2005 (…) De ces rencontres, il ressort que l’archevêché ainsi que les paroisses sont d’accord pour confier la gestion d’une partie du portefeuille à la banque ainsi que la capture de 50 % du portefeuille afin de pouvoir en optimiser la rentabilité (au moins 5% d’intérêt). »
Nulle trace de ces comptes au sein des registres de la Paroisse
Du côté des Paroissiens contactés par le site Internet, les témoignages sont édifiants puisque tous confirment ne pas être au courant de l’existence de cette opération : « Il y a une grande opacité dans la gestion des ressources de notre confession. Cela fait des années que ça dure. Et ça commence à nous monter à la tête. Profitant de l’extrême passivité des fidèles, ils se permettent tout et ne rendent de compte à personne », renchérit même un responsable de la jeunesse chrétienne de la rive droite de Bamako.
Le Monde indique que le dernier compte a été clôturé en 2016. Quant aux registres de comptabilité de la CEM, ils ne mentionnent aucune information à ce sujet…
Source : Le Monde
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