Dans une tribune publiée par Le Monde, Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, revient sur les changements démocratiques forts découlant de l’élection d’Adama Barrow à la tête de la Gambie; une véritable scission par rapport à la politique liberticide de Yahya Jammeh.
« Il faut fouler le sol de la nouvelle Gambie pour saisir la réalité du changement intervenu le 1er décembre 2016. Le peuple gambien s’est bien réapproprié ses droits et est en train de construire ce qu’il peut valablement considérer comme sa nouvelle indépendance (…) Dans cette nouvelle Gambie, le gouvernement et l’opinion publique veulent tourner définitivement la page de l’impunité (…) Les restrictions qui naguère avaient pour noms arrestations arbitraires, répression brutale des voix critiques, manœuvres d’intimidation des membres de l’opposition, musellement des journalistes et réduction au silence et à la peur de la société civile, ont changé, donnant vie à une atmosphère où les populations s’expriment désormais librement et émettent des jugements sans trop de crainte. »
Oui, mais..
Si A.Tine relève de nombreux points positifs dans cette passation de pouvoir, il invite néanmoins les autorités locales et les citoyens gambiens à ne pas se reposer sur leurs lauriers.
« Il ne faut pas non plus se faire trop d’illusions sur les capacités de changement du gouvernement face aux attentes énormes et multiformes des populations, mais également face au legs de vingt-deux ans d’un régime brutal qui a affaibli et assujetti toutes les institutions, avec une justice aux ordres et des institutions de défense et de sécurité à sa totale dévotion. C’est en cela que des lois prenant en compte les droits humains sont nécessaires. »
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