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Congo-Brazzaville : l’enquête suit son cours après le décès du colonel Marcel Ntsourou - Tribune Ouest Congo-Brazzaville : l’enquête suit son cours après le décès du colonel Marcel Ntsourou - Tribune Ouest
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Congo-Brazzaville : l’enquête suit son cours après le décès du colonel Marcel Ntsourou

Vendredi 17 février 2017, le colonel Marcel Ntsourou est décédé brutalement, après avoir été transféré en urgence de la maison d’arrêt de Brazzaville à l’hôpital militaire de la ville. Une enquête a été ouverte pour élucider les causes de la mort du détenu. Dans ce cadre, l’ancien avocat du militaire a été mis en garde à vue, étant le dernier à avoir rendu visite au défunt – une audition qui a provoqué une vive protestation de la part des barreaux de Brazzaville et de Pointe Noire. La procédure n’a pourtant rien d’inhabituel. Explications. 

Le colonel Marcel Ntsourou, ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité congolais, est décédé vendredi 17 février à la mi-journée à l’hôpital militaire de Brazzaville, à la suite d’un malaise qui l’a plongé dans le coma. Dans une conférence de presse datant du 22 février, le ministre de la Communication et des Médias, Thierry Moungalla, est revenu sur le déroulé des faits. On sait que l’alerte concernant la dégradation subite de l’état de santé du colonel a été donnée par Franck Mbani, son neveu, qui dormait dans la même cellule que lui depuis un an – à la demande de Marcel Ntsourou. A 11h, Franck Mbani prévient l’administration pénitentiaire de la survenance d’un malaise. Quelques minutes plus tard, le directeur du centre, face à la gravité des problèmes que rencontre Marcel Ntsourou, décide de son transfert vers un centre hospitalier en compagnie de son neveu.

Le décès de Marcel Ntsourou est constaté par les autorités médicales compétentes à son arrivée à l’hôpital militaire : il a été victime d’un « arrêt cardio-respiratoire ». Franck Mbani était présent durant l’intégralité des faits, avant d’être rejoint à la morgue pas d’autres membres de la famille du défunt. A ce propos, Thierry Moungalla a précisé qu’« au moment où le décès a été constaté, il a fallu transporter le corps à la morgue. A ce moment-là, et je le dis de façon formelle, les membres de la famille de Marcel Ntsourou étaient bel et bien présents et ont assisté au dépôt du corps à la morgue municipale de Brazzaville». Ce sont eux qui ont la responsabilité d’organiser les obsèques du colonel dans les traditions bantoues.

Seulement, l’affaire a suscité un vif débat parmi l’opposition et une partie de la presse. De fait, ancien allié du président de la République Denis Sassou Nguesso, le colonel Ntsourou avait fini par basculer dans l’opposition, s’illustrant depuis quelques années par des prises de parole acerbes à l’égard du président, voire plus. Il avait ainsi été condamné à 5 ans de travaux avec sursis dans le cadre de l’affaire du 4 mars 2012. Il était alors soupçonné d’être l’instigateur de l’explosion de la caserne de Mpila en 2012, un dépôt d’armes de Brazzaville, durant laquelle 300 personnes avaient perdu la vie. Ntsourou, toujours libre, a cependant été arrêté une seconde fois après avoir mené une rébellion armée démantelée par le pouvoir en décembre 2013. C’est à la suite de cette confrontation avec l’armée qu’il a été condamné aux travaux à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Le Frocard, un parti d’opposition, a qualifié cette mort de « triste et inquiétante ». « Je ne veux pas faire le procès d’Ntsourou, juger Ntsourou, mais je dis seulement [que] l’Etat faillit à son devoir de protection des citoyens. Ntsourou était sous leur responsabilité » a déclaré Claudine Munari, présidente de la Fédération. L’opposition a demandé une enquête internationale et une contre-autopsie – une demande surprenante, l’autopsie n’ayant pas encore eu lieu. A ce propos, le Ministre de la Communication et porte- parole du gouvernement a expliqué que « le gouvernement [est] tout à fait favorable à une autopsie si c’est le désir de la famille (…). La famille l’indiquera nous l’espérons dans les toutes prochaines heures ou les tous prochains jours ».

Dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte par André Oko Ngakala, procureur de la République, Maître Ludovic Essou, avocat du défunt, a été entendu par la police. Ce dernier était présent dans la cellule « quelques minutes avant le malaise fatal ». La détention de l’avocat a provoqué un tollé parmi certains de ses confrères, qui dénoncent une entrave à la l’exercice de leur profession. En signe de solidarité, le barreau de Brazzaville a annoncé qu’il suspendait ses activités pendant trois jours. Le mouvement a aussitôt été embrassé par le barreau de Pointe-Noire, qui a élargi la mesure à « une période illimitée jusqu‘à ce que notre confrère recouvre sa liberté ».

Interrogé sur la détention de Maître Essou, Thierry Moungalla a expliqué qu’il ne s’agissait en rien d’une attaque contre la profession d’avocat : « Au moment où il va voir M. Ntsourou dans sa cellule, il n’est pas son avocat. Existe-il une affaire pendante devant la justice ou une instruction en cours concernant M. Ntsourou ? Non. Il a été définitivement condamné. Il n’y a donc plus entre eux une relation d’avocat à client. » Pour le gouvernement, il s’agit d’une procédure judiciaire ordinaire, et cette audition témoigne au contraire de la volonté de faire toute la lumière sur cette affaire : « Il est avec Franck Mbani un témoin (…) cela n’a rien à voir avec sa qualité d’avocat. Il aurait pu être plombier, charcutier, ça n’aurait rien changé à la nécessité de l’entendre ». Les barreaux n’ont pour l’heure par réagi à cette observation.

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