Tandis que 580 remorques de 35 à 38 tonnes sont bloquées au port d’Abidjan, les producteurs de cacao inquiets de la situation de la filière cacao ont manifesté ce matin dans le quartier des affaires d’Abidjan pour faire entendre leurs mécontentement et inquiétudes.
Le cacao est la matière première essentielle pour l’économie ivoirienne. La filière cacao représente 15% du PIB, plus de 50% des recettes d’exportation et les deux tiers des emplois directs et indirects du pays, selon la Banque mondiale.
Fort de ces infos, on comprend les inquiétudes des producteurs de cacao qui ont vu le cours de la fève baisser de 25% en quatre mois. Les producteurs ne parviennent plus à vendre et exporter les fèves. Depuis mercredi une partie des planteurs de cacao a décidé de faire entendre leurs griefs en entamant une grève illimitée. Ils entendent ainsi protester contre le blocage de leurs fèves. Ils déplorent notamment « l’immobilisation de plusieurs milliers de tonnes de cacao au port d’Abidjan, à la suite du blocage du système d’achat mis en place par les autorités ». En effet, depuis novembre 2016, nombreux sont les producteurs qui ne parviennent plus à écouler leurs récoltes. Le prix « bord champ » du kilo de cacao fixé à 1 100 F CFA (1,67 euros) par le gouvernement ivoirien « n’est même plus respecté », a déploré le président du syndicat national des producteurs pour le progrès, Moussa Koné. « Tout est bloqué dans les ports comme en brousse. Les paysans sont obligés de brader, à défaut d’acheteurs » précise-t-il.
Selon un exportateur « la différence de 470 F CFA (0,71 euros) qu’il y a entre le prix du cacao à la Bourse de Londres qui est de 1 380 FCFA (2,10 euros) et le prix de vente à l’exportation ( 1850 FCFA, soit 2,80 euros) imposé par le Conseil café-cacao, gendarme de la filière ivoirienne est à l’origine des problèmes et mécontentements des producteurs de cacao.
Ce vendredi, ceux-ci ont décidé de manifester pour faire entendre leur voix. A Abidjan, la manifestation été dispersée par la police ivoirienne à coups de gaz lacrymogène alors que les manifestants brandissaient des pancartes « Tout notre cacao va à crédit » et expliquant ne plus parvenir à écouler leurs récoltes.
« Personne ne vient acheter. Aujourd’hui, ceux qui viennent acheter viennent proposer 600 CFA pendant que l’Etat a fixé le prix du cacao à 1100 CFA garantis… voilà le problème, explique le président du Syndicat national agricole pour le progrès, Moussa Koné. Ce que nous demandons, c’est que ce fameux fonds soit débloqué pour sauver la campagne. »
En effet, un fonds de réserve est prévu en cas de crise. Mais le Conseil du Café-cacao ne l’a toujours pas débloqué, ce qui n’est pas fait pour apaiser les esprits.
Source : Jeune Afrique, Le Monde Afrique
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