Nouvel épisode dans la crise politique que connaît la Guinée Bissau. Le chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) Domingos Simoes Pereira est accusé de détournements de fonds.
L’ex-Premier ministre limogé en 2015 serait à l’origine de la disparition de 100 millions d’euros de recettes fiscales. C’est la présidence de Guinée Bissau qui vient d’accuser Domingos Simoes Pereira. Selon le Président José Mario Vaz s’exprimant lors d’un dîner offert par le ministre de l’Intérieur, Botché Candé
José Mário Vaz a tenu des propos durs et sans équivoques, parlant de « dossier rouge sur la corruption » qui recenserait plusieurs opérations de malversations financières. « Aujourd’hui, les preuves existent » et sont « plus que suffisantes et disponibles pour que la justice fasse son travail », « Où sont passées les recettes des douanes et des impôts qui en temps normal, rapportent 4 à 5 milliards de FCFA (6 à 7,6 millions d’euros, NDLR) par mois ? » a déclaré le président Vaz qui a également annoncé la mise sur place d’une Commission anticorruption pour lutter contre la gangrène mafieuse. « C’est triste, c’est comme si ce pays avait été envoûté. Ce sont 62 milliards (environ 95 millions d’euros) qui ont été détournés », a précisé le président bissau-guinéen.
L’ex-premier ministre n’a à ce jour pas réagi aux accusations présidentielles. Le président Vaz a annoncé la vérification des comptes publics. Vérification qui sera effectuée par un cabinet indépendant afin de garantir l’impartialité de la démarche. D’autant que le « dossier rouge » n’est pas le seul sujet en cours. En effet de nombreuses questions se posent concernant la destination de 35 milliards de francs CFA du Fonds monétaire international (FMI) utilisés pour éponger la dette des opérateurs économiques locaux.
« Les auteurs de ces malversations doivent répondre de leurs actes. Même le président doit répondre devant la justice » a enfin prévenu M. Vaz. Le pays semble s’enliser dans une crise politique alors que le nouveau Premier ministre désigné en novembre pour sortir de la crise politique, Sissoco Embalo, a prêté serment avec son gouvernement le 13 décembre, et que le PAIGC l’a rejeté accusant M. Vaz d’avoir violé l’accord de Conakry.
Sources : Jeune Afrique, RFI