Comment une bonne idée de développement économique génère fraude et autres illégalités.
La microfinance connait un essor grandissant en Afrique. Mode de développement économique pour lequel la Banque africaine de développement (BAD) a récemment débloqué la somme de 241 millions de Fcfa. La semaine dernière c’est le Fonds national de la microfinance (FNM) qui a annoncé d’ambitieuses perspectives pour l’horizon 2021 avec l’ouverture de nouveaux chantiers dont la digitalisation des opérations de financement des lignes de crédit. Le Bénin n’est pas en reste puisque la microfinance connait un essor particulier grâce à la promotion de la finance inclusive faite par les politiques, intellectuels et professionnels de la finance.
Pourtant le constat est sans appel ; 80% des institutions de microfinancement exercent leur activité en toute illégalité. Ce sont 495 agences ou autres officines qui sont menacées de fermetures administratives. Selon les indicateurs des systèmes financiers décentralisés de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le Bénin compte à fin décembre 2015, 56 institutions de microfinance régulièrement autorisées et 423 points de services pour 1 631 851 clients-membres. Le montant total des dépôts s’élève à 87 272 millions de Fcfa et l’encours des crédits à 110 993 millions Fcfa.
En réalité, les sommes qui échappent aux comptes de l’Etat, seraient beaucoup plus importantes. La Cellule de surveillance des structures financières décentralisées avance une raison : la trop longue durée de validation des autorisations d’exercer. Le délai d’attente pousserait certains porteurs de projets à lancer leurs activités avant d’obtenir le quitus des autorités. Mais nombre d’entre eux sont rattrapés par la loi qui stipule : « dans le cas d’un défaut de réponse du ministre des Finances au terme du délai de six mois imparti, la demande d’agrément est réputée avoir été refusée ».
L’État devant l’ampleur des fuites financières a décidé de sévir et d’opérer à la fermeture des établissements contrevenants. Une opération de fermetures massives a été lancée par les autorités à Cotonou cette semaine. Depuis mercredi, plusieurs institutions ont été fermées lors de missions menées par les membres du Comité de stabilité financière et d’assainissement du secteur de la microfinance, sous la direction de Monique Kotchofa Faïhun, Huissier de Justice près le Tribunal de première instance et de la Cour d’appel de Cotonou, et sous la supervision des éléments de la Brigade économique et financière.
Après Cotonou, c’est tout le Bénin qui fera l’objet d’assainissement en la matière afin de traquer les agences dévoyées.
Source : La Tribune Afrique
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