Alors que la passation de pouvoir est prévue pour janvier 2017, Adama Barrow a d’ores et déjà présenté ce lundi son projet d’Agence pour un développement socio-économique durable.
En l’attente d’un éventuel retour à la raison de Yahya Jammeh ; Adama Barrow nouvellement élu, présente les grandes lignes de son programme et initie les principes de son mandat. Première annonce : la création d’une Agence de développement. S’apparentant structurellement au « New Deal » de Roosevelt, l’organisation aurait pour objectif de poser les fondations d’un relancement de l’économie. « Pour s’assurer que le pays exploite pleinement ses potentialités à mon entrée en fonction, j’ai déjà demandé la création d’un groupe d’experts, réunis au sein de l’Agence pour un développement socio-économique durable (Assed, en anglais) », a affirmé Adama Barrow dans un communiqué publié lundi.
Le projet est ambitieux et fonctionnerait comme un hub, regroupant les compétences et expertises indispensables « dans les domaines politique, civil, économique, social, culturel et environnemental ». L’agence aura notamment pour mission de « formuler des plans de développement sectoriels » précise Adama Barrow
Et c’est bien d’un projet ambitieux et rigoureux dont a besoin la Gambie pour se relever. L’économie et le pays tout entier sont très affaiblis. Selon la Banque mondiale, l’activité économique a chuté depuis l’épidémie d ‘Ebola et la Gambie a vu son PIB perdre un cinquième de sa valeur entre 2013 et 2016, malgré la reprise de 4,7% sur laquelle Banjul tablait pour 2015 après le 0,9% de 2014 en plein cœur de la crise sanitaire.
Le PIB par habitant exprimé en dollars a chuté de 550 dollars par habitant en 2010, à 373 dollars en 2016. Un rapport de l’ONU de 2013 sur le développement humain publié: il indiquait que 60% de la population en Gambie vit dans « une pauvreté multiforme », dont le tiers avec moins de 1,25 dollars par jour. Les 2 millions de Gambiens continuent de s’appauvrir. La dette du pays est en forte croissance, supérieure à 100% du PIB, dont les intérêts captent la moitié des revenus de l’État.
La politique de Yahya Jammeh ayant diplomatiquement isolé son pays ; les aides internationales ont tardé à venir ou ont été annulées. Pour mémoire, en 2014, l’Union européenne a renoncé au versement d’une enveloppe de 13 millions d’euros après le durcissement de la politique homophobe de Jammeh.
C’est un contexte précaire que trouve Adama Barrow à son arrivée en janvier alors même que les ressources de la Gambie sont nombreuses et diverses comme le rappelait Alieu Secka, le patron de la chambre de commerce gambienne en avril 2016. Il estimait le potentiel des secteurs économiques gambiens : les investissements dans l’immobilier, la production de fruits, de légumes, en particulier les bananes, les oranges, l’arachide, ou la pastèque, le port par lequel transite une part des exportations du Mali, et évidemment le tourisme qui compte pour 15 à 20% du PIB et emploie 100 000 personnes.
Le rôle de l’ASSED sera donc d’identifier les pôles d’investissement prioritaires pouvant générer un retour à la normale de l’économe et un mieux-être pour les Gambiens.
Source : Jeune Afrique
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