Les annonces de la Chine et des Etats-Unis pourraient faire le bonheur de l’économie mauritanienne et créer l’embellie espérée.
En effet si le virage est correctement géré la Mauritanie devrait voir la crise économique qu’elle subit, se ralentir. Elle devra pour ce faire, réduire la dette et les déficits publics.
La remontée du cours de la tonne de minerai de fer ; de 47 dollars il y a un an à 60 dollars en octobre ; s’est accélérée pour atteindre 75 dollars après l’élection américaine. En effet Donald Trump a annoncé une politique de grands travaux qui comporte des investissements colossaux dans les routes, ponts et ports, qui nécessiteront beaucoup d’acier, et donc de fer.
La Chine quand à elle qui achète la plus grande partie de la production de fer de la Mauritanie, sort de la déflation qui pesait sur sa croissance. Les prix mondiaux des matières premières vont à nouveau être dopés.
C’est une bonne nouvelle, notamment pour le gouvernement mauritanien qui peine à identifier les solutions pour sortir de la crise alors que le pays voit la moitié des foyers se trouve dans une situation de très grande pauvreté.
Le ministre de l’économie et des Finances, Moctar Ould Diay, vient de présenter un projet de budget 2017 en hausse de 2,3 % par rapport à celui de 2016. Il compte sur une croissance à 5 % 2016, une inflation contenue à 2 %, un déficit budgétaire de 0,4 % et des réserves en devises couvrant six mois d’importations. Il s’agit de la première loi de finances fondée sur le programme Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (2017-2030).
Cependant pour confirmer ces prévisions, le gouvernement devra s’atteler à la résolution de plusieurs problèmes. En effet, les impayés publics , notamment, perturbent la vie économique. Ensuite, il faudra réduire la masse salariale des sociétés d’État en déficit (notamment SNDE, TVM, Somagaz, Radio Mauritanie), qui devront réduire des effectifs gonflés par des embauches « de convenance ».
Au delà des annonces faites, l’opposition et le FMI s’inquiètent du niveau très élevé de la dette publique mauritanienne. Elle atteint 93 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau inhabituel en Afrique. « Il faut relativiser, affirme Marcellin Ndong Ntah, économiste en chef résident de la Banque africaine de développement, car 20 % de ce stock constituent une dette passive à l’égard du Koweït, que celui-ci a refusé d’annuler en raison du soutien de la Mauritanie à Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe. La Mauritanie ne rembourse rien. D’autre part, son PIB est sous-évalué, car 80 % des emplois du pays sont informels. En conséquence, nous estimons que cette dette est soutenable, à condition que son service soit géré prudemment. »
Le retour à des cours des matières premières cohérents devrait aider à la sortie de crise économique, ainsi qu’à la relance du pays. D’ailleurs selon le directeur de la Société nationale industrielle et minière (Snim), le pays devrait produire 40 millions de tonnes de fer en 2025 soit le triplement de la production.
Source : Jeune Afrique