L’ONG, « Association Graine d’Ivoire et Santé » (AGIS) est à l’œuvre pour enrayer la surmortalité chez les nourrissons pour cause de pneumonie. Au programme : prévention et massages.
En côte d’Ivoire, les infections respiratoires sont « la deuxième cause d’hospitalisation dans les services pédiatriques. Après le paludisme, c’est la deuxième cause de mortalité » chez les enfants de 0 à 5 ans, explique le Dr Max Valère Itchi.
Dans les campagnes ivoiriennes, les décès sont nombreux et les causes très aisément identifiables : manque de moyens financiers et absence de plateaux techniques. Alors même que les thérapeutiques de soins et de prévention sont simples. C’est pour palier ces déficiences que l’AGIS a mis en place une politique de prévention et de thérapeutiques.
C’est en 2010 que Aboubakar Sylla, un kinésithérapeute, fonde l’ONG AGIS (Association Graine d’Ivoire et Santé) chargée de lutter contre la pneumonie, financée par des fonds privés et du mécénat d’entreprises notamment. Ses membres bénévoles se rendent dans les quartiers défavorisés ou dans les villes de l’intérieur du pays pour des consultations et des séances de kinésithérapie respiratoire. Les trois actions de l’AGIS sont ; séances de kinésithérapie respiratoire, consultations médicales et « une école des mamans ».
« Ne mets pas l’enfant au dos pour balayer la maison ou pour allumer le feu sinon la poussière et la fumée vont toujours l’enrhumer », indique Aboubakar Sylla aux mamans qu’ils rencontrent. Parce qu’en terme de prévention, il existe des gestes et habitudes très simples à mettre en place. « On apprend aussi aux mères à faire elles-mêmes le massage », précise le président de l’AGIS, qui emmène avec lui plusieurs médecins lors de ses campagnes au sein des différentes régions.
Aboubakar Sylla prévient néanmoins que la première chose à faire en cas de suspicion de pneumonie est de consulter un médecin. « Il faut voir son médecin: le traitement principal, c’est les médicaments. La kiné amène un complément. Les études ont montré que lorsqu’on associe la kiné au traitement médicamenteux, on accélère la récupération et on apporte un confort respiratoire à l’enfant » précise t-il.
L’AGIS milite pour une véritable politique de lutte contre la pneumonie chez les enfants. Selon son fondateur, « il n’y a pas assez de fonds attribués à la lutte contre la pneumonie ».
Dans le monde, ces infections ont provoqué plus de 900.000 décès d’enfants de moins de 5 ans en 2015, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En Côte d’Ivoire, le taux d’incidence des Infections Respiratoires Aigües (IRA) est en hausse, avec plus de 202 cas sur 1000 enfants en 2015 contre 165 cas sur 1000 en 2014, selon les chiffres du Rapport Annuel de la Situation Sanitaire (RASS) de 2014 et 2015.
Source : Le Parisien