Après le Cameroun, le Malawi, et le Sénégal ; la Côte d’Ivoire prend la décision d’interdire la production, la distribution et commercialisation de l’alcool vendue en sachet-plastique.
C’est sur proposition du ministère du Commerce, que la décision a été prise en conseil interministériel le 16 novembre. Selon le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, « Ces produits sont introduits clandestinement dans le pays. Ils ne répondent pas à nos normes d’hygiène et constituent donc une menace réelle pour la santé des consommateurs et l’économie du pays ».
Pour des raisons de santé publique, les pouvoirs publics ont acté une décision qui avait été murie depuis longtemps. L’interdiction a pour objectif de réduire l’impact de l’alcool sur la santé des jeunes, et notamment des étudiants. Nombreux sont ceux qui affectionnent ces sachets, y compris les taxis très grands consommateurs. On mesure ainsi combien la dangerosité est grande. La décision répond à une préoccupation de préservation de la santé mais aussi de protection l’économie nationale à travers la lutte contre la concurrence que ces produits « de contrebande » livrent aux brasseries et aux importateurs légaux.
Les sachets incriminés se présentent sous forme de fioles en plastique, et contiennent le plus souvent du gin, du rhum ou de la vodka, et sont vendus entre 0,35 et 1,65 dollar (entre 150 et 750 francs CFA). Ils sont pour la plupart issus d’un commerce frauduleux, tout autant qu’est frauduleux leur mode de production. Ils ne respectent pas non plus les normes de dosage. Cette forme de consommation est très répandue parce que facile d’accès, facile à consommer et peu onéreux.
Cependant les réactions à l’interdiction divergent. En effet ce mode de consommation très populaire fait l’objet d’un système économique alternatif au système légal et fait vivre nombre d’Ivoiriens. « Ils pensent que c’est tout le monde qui a les mêmes moyens qu’eux », assène une commerçante en s’adressant aux gouvernants.
Cette nouvelle mesure prise par le gouvernement affecte « le business » et les prévisions des marchands grossistes et détaillants. « Nous avons fait plusieurs commandes payées à l’avance et certains ont déjà stocké leurs produits pour les fêtes qui s’annoncent » confie une demi-grossiste à Adjamé.
Même inquiétude chez les petits commerçants de boissons alcoolisées qui ne sont pas convaincus de la pertinence de la mesure. Selon eux, c’est bien plutôt l’opportunité de racket que l’Etat offre à des policiers véreux à travers cette nouvelle interdiction et prive de ce plaisir les consommateurs à faibles revenus.
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