Les étudiants nigériens multiplient les opérations de protestation au sein des universités du pays afin de condamner les errances d’un système qui ne peut plus prospérer dans ces conditions. En cause : une grève persistante du personnel enseignement, des arriérés de bourses non perçus ou encore la vétusté des infrastructures.
Le conflit semble bel et bien consommé entre les organisations étudiantes et l’Éducation nationale. Et pour cause, si les revendications sont nombreuses depuis la rentrée, les réponses apportées par le gouvernement nigérien demeurent beaucoup plus rares ou du moins peu convaincantes.
L’heure est donc davantage propice aux heurts qu’à la saine négociation, à l’image du campus de Niamey où les étudiants poursuivent leur grève entamée le 1er septembre. Ces derniers dénoncent en effet des conditions de travail extrêmement limites ainsi qu’une insécurité latente sur le site.
Salaou Chaïbou, délégué de l’Union des étudiants nigériens, se fait ainsi écho de cette détresse : « Il y a des salles de cours qui sont en construction depuis trois ou quatre ans, voire plus. C’est bien simple, depuis la pose de la première pierre, les travaux n’avancent pas », regrette-t-il avant de soulever une autre problématique d’envergure : « Si on rentre à l’université après 22h, on risque de se faire braquer par des bandits à tout moment… »
Mais ce n’est pas tout, les universités de Zinder et Maradi ont également été le théâtre de débordements ces deux dernières semaines car « leurs locataires » perdent patience en ne percevant pas les bourses d’Etat dans les délais escomptés. Les associations fustigent parallèlement un manque d’approvisionnement inacceptable des restaurants internes, tout comme le mouvement de grève persistant des enseignants.
Elles ont donc engagé un nouveau bras de fer avec les autorités en brûlant des pneus et en dressant des barricades. La réponse policière ne s’est quant à elle pas fait attendre, atteste l’un des protagonistes de la fronde :
« Les forces de l’ordre ont envahi le campus dans la foulée et délogé les étudiants. Il y a eu des dizaines d’arrestations et des blessés parmi eux. »
Contacté par RFI, le ministre des Enseignements supérieurs a indiqué que le budget universitaire 2017 allait être revu à la hausse. Suffisant pour entrevoir un semblant de sortie de crise ?
Source : RFI
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