Présentation rapide d’une personnalité en ébullition. Felwine Sarr est de la génération « slasher » ; un de ces hommes qui ne se cantonne pas à une seule discipline, une seule activité. A la fois, intellectuel, universitaire, musicien, éditeur, Felwine Sarr, 44 ans, réfléchit et agit tous azimut.
Avant tout, surtout cet intellectuel sénégalais est convaincu que l’Afrique doit faire sa révolution culturelle pour mieux avancer. Il est l’auteur d’un best-seller, d’un ouvrage qui fait autorité en matière de réflexion sur l’Afrique et son devenir : « Afrotopia » édité en 2016.
Il a accordé un entretien au Point Afrique. « L’Afrique ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi », dit Felwine Sarr. Et c’est là le point de départ de sa démarche intellectuelle. Il démontre comment créer une nouvelle pensée africaine. Il souhaite que l’Afrique soit nouvellement capable de se penser par elle-même.
Pour ce faire, l’Afrique doit être oublieuse de l’afroptimisme et afropessimisme, tels que présentés par les autres, par le ressenti des autres.
Selon Felwine Sarr, l’Afrique se réfléchit par une sorte de reflexe pavlovien. Les habitus du passé, notamment colonial, les seuls éléments extérieurs seraient à l’origine de l’incapacité de l’Afrique à se penser par elle-même. Il invite donc à se désaffubler, à s’affranchir, à se libérer, afin de penser loin et soi-même. Que l’Afrique se pense elle-même. Là est son credo.
Il lui semble « urgent de remettre la pensée et la prospective au cœur des démarches sociétales ». « On peut réarticuler, réinventer, recomposer », « se réinventer avec nos héritages ».
Il ne s’agit donc pas de faire table rase, d’oublier, de nier, le passé mais bien plutôt de repenser un contrat social, de penser les valeurs et fondamentaux sur lesquels construire et projeter le futur de l’Afrique. Construire un nouvel humanisme tel est le propos de Felwine Sarr. Cela ne sera possible qu’après une « reconstruction psychique, mais aussi de l’estime de soi pour des individus et des sociétés qui ont été niés avec beaucoup de force et qui sont encore vulnérables ».
C’est le sujet de la résilience qui anime l’auteur d’« Afrotopia ».
Il trouve une réponse aux questions posées dans l’affermissement et la requalification de l’éducation. Pas uniquement en données brutes de taux de scolarisation mais en terme de contenus des enseignements. Sur un continent qui accueillera un quart de la population de la planète en 2050 : « qu’est-ce que nous enseignons, qu’est-ce que nous transmettons en vue de quel type d’individu, pour quel type de société… ? Cela me semble donc le chantier le plus fondamental » interroge Felwine Sarr.
A lire dans Le Point Afrique
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