Le chef du Patronat béninois, Sébastien Ajavon, est maintenu en détention par les autorités locales depuis le 28 octobre en raison de suspicions de trafic de drogue. Une décision jugée arbitraire par ses principaux soutiens qui multiplient les heurts à Cotonou afin que le 3ème candidat à la présidentielle de mars soit libéré dans les plus brefs délais.
Ce dernier avait été arrêté vendredi dernier en raison de la découverte par les douaniers de 18 kilos de drogue dans des conteneurs destinés à sa société CAJAF-COMON, spécialisée dans la commercialisation de poulets surgelés. Lundi, le procureur de la République, Badirou Lawani, avait fait un premier point sur l’avancée de l’enquête :
« Deux conteneurs ont été embarqués depuis le Brésil à destination de la société COMON SA au Bénin Les deux conteneurs ont été transbordés à Las Palmas en Espagne avant d’être acheminés sur Cotonou le 26 octobre après une escale à Lagos. C’est dans ces conditions que des informations nécessitant une inspection des conteneurs sont parvenues aux services béninois dans le cadre de la coopération internationale pour la lutte contre les stupéfiants. »
Les avocats de Sébastien Ajavon n’avaient pas tardé à répliquer en criant au complot, à l’image de Maître Jacques Migan, son porte-parole :
« Sur les deux conteneurs en cause, le premier a été retiré de la garde du manutentionnaire et déposé à la brigade maritime à l’insu de la société COMON. Il s’agit précisément du conteneur dont les scellés d’origine ont été violés puis remplacés et dans lequel les produits incriminés ont été découverts. Le second conteneur dispose toujours des plombs d’origine. A la fouille, il ne comporte aucun produit illicite. »
Une enquête qui pose des questions
Il n’en fallait donc pas plus pour que ce marasme judiciaire mette le feu aux poudres dans la plus grande ville béninoise : « Nous sommes prêts à en découdre. Ils doivent libérer Ajavon », affirme ainsi Laurent venu grossir les rangs des manifestants qui multiplient les opérations d’envergure comme le blocus, lundi, de la route reliant Cotonou à Lomé.
Cette vague de contestation n’est pourtant pas infondée puisque plusieurs professionnels et juristes de la logistique ont relevé de nombreuses incohérences procédurales dans ce dossier.
Un expert s’exprimant sous couvert d’anonymat s’inquiète notamment « de la présence de l’Office central de répression de trafic illicite de drogue dans la commission mixte d’enquête alors que l’Office n’était pas associé à l’ouverture du conteneur et avait refusé de prendre en charge le dossier. »
Il juge également problématique « que la question des scellés obsolètes n’ait pas été abordée par le procureur » et évoque dans la foulée « un amateurisme déconcertant (des investigations). »
Sources : RFI et Le Monde
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