Une quinzaine de partis de l’opposition en désaccord avec les conclusions issues du « dialogue national » ont appelé les Mauritaniens à exprimer leur désapprobation.
Les faits : L’opposition soupçonne le général Ould Abdel Aziz, le Président mauritanien qui doit quitter le pouvoir en 2019, de vouloir modifier la constitution. Les actes du « dialogue national » intitulés « accord politique » énoncés fin septembre, prévoient l’organisation d’un référendum constitutionnel. Ce dernier porterait notamment sur la suppression de la chambre haute mauritanienne, l’institution de médiateur de la république ou la haute cour de justice. Ainsi le pouvoir en place serait en mesure de supprimer la limite de deux mandats présidentiels. Cet aménagement constitutionnel permettrait au président sortant de se présenter une troisième fois.
Des milliers de manifestants ont défilé samedi 29 octobre à Nouakchott à l’appel du Forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU), une coalition qui regroupe la quinzaine de partis de l’opposition radicale. « Non au tripatouillage de la Constitution », « halte à la gabegie et à la corruption », « non à l’atteinte aux symboles de la République », ont scandé les manifestants estimés à plusieurs milliers, selon un journaliste de l’AFP.
Le second point de mécontentement est l’organisation d’élections législatives et locales anticipées. L’opposition tarde à s’organiser. Atomisée elle rencontre des difficultés à identifier une figure unique pouvant porter la voix des partis opposants. L’enjeu étant de faire émerger une figure suffisamment charismatique pour faire face au Président Ould Abdelaziz.
La manifestation de samedi est la première expression populaire d’un mécontentement qui gronde dans le pays. Le chemin est long jusqu’en 2019, année de l’élection présidentielle. Mais le temps est court d’ici à l’éventuelle tenue du referendum …La suspicion d’agenda caché de la part du pouvoir en place accélère les tractations pour l’élaboration d’un stratégie des partis de l’opposition. Ceux-ci vont devoir faire preuve de célérité afin de trouver un consensus et pouvoir se présenter soudés face au pouvoir actuel et face aux électeurs.
Ajouter une instabilité politique à un contexte économique défavorable (surendettement et revenus miniers en baisse) inquiète les observateurs qui s’interrogent sur l’opportunités des aménagements et autres amendements de la constitution.
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