Les réactions à l’annonce le 25 octobre du retrait de la Gambie de la Cour pénale internationale (CPI) n’ont pas tardé.
Les ONG et l’opposition ont fait connaître leurs inquiétudes.
La Gambie fait régulièrement est très régulièrement montré du doigt en ce qui concerne le non respect des droits de l’homme. Outre les déclarations fracassantes du Président Yahya Jammeh sur les migrants ou l’homosexualité ; les reproches faits au pouvoir gambien sont légion : disparitions forcées, harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains.
Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang, Yahya Jammeh a été élu en 1996, puis réélu depuis. Il brigue un cinquième mandat en décembre. Personnage au verbe haut, à la parole tranchée le Président avait pourtant lors d’une interview à Jeune Afrique en mai 2016, « Que ceux qui veulent quitter la CPI s’en aillent, mais si les pays africains étaient moins faibles et plus unis, nous pourrions peser au sein de la Cour ». La volte-face du Président a immédiatement suscités des réactions.
Les organisations de défense des droits de l’homme, Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent le départ de la CPI. « La Gambie a été fortement critiquée par des pays africains et occidentaux par apport à la torture, à la détention d’opposants politiques depuis avril et mai et avant les élections qui viennent. Donc je pense qu’il faut voir la déclaration dans un contexte où la Gambie est sous pression de libérer les détenus politiques et sous pression d‘améliorer son respect des droits humains. (…) C’est clair qu’il y a de graves violations en Gambie, mais c’est à la CPI de décider si ça constitue des crimes contre l’humanité. Il n’y a aucune enquête en cours en ce moment mais il y a un contexte en Gambie qui est très inquiétant » déclare Steve Cockburn directeur adjoint d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest.
L’opposition gambienne par la voix du Dr Isatou Touray, candidate indépendante à l’élection présidentielle de décembre critique également le retrait. « C’est une très très mauvaise idée ».« Nous ne pouvons pas nous permettre d’être isolés. La Gambie a besoin de ce type de juridictions pour protéger les droits fondamentaux de sa population. Nous savons tous qu’une grave impunité règne dans le pays. Si nous n‘avons pas d’institution crédible comme la CPI, comment allons exercer nos droits ? (…) »
Nul doute que les observateurs feront preuve de vigilance accrue et garderont un œil sur les agissements du pouvoir en place.
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