Les Etats-Unis et la Russie ont entériné samedi 10 septembre un accord de paix majeur en Syrie appelé à être respecté par la coalition internationale, mais aussi par les rebelles et les forces gouvernementales de Bachar el-Assad. Le cessez-le-feu entrera en vigueur dès ce lundi, qui marque le point de départ de l’Aïd-el-Adha.
Le texte prévoit également la mise en place de corridors sûrs destinés à favoriser les opérations humanitaires (notamment à Alep) et d’un « centre de commandement commun » où seront coordonnées les actions de Washington et de Moscou contre les groupes djihadistes.
La lutte contre le terrorisme est quant à elle minutieusement élaborée puisque les territoires de l’ex-Front al-Nosra et ceux de l’opposition font désormais l’objet d’une délimitation stricte afin de restreindre « les impairs ».
La branche syrienne d’Al-Qaïda, proche des rebelles, avait en effet opéré fin juillet une rupture tactique avec sa maison-mère, et cela pour une bonne raison : ne plus subir le courroux des frappes de la coalition.
Toutefois, les modalités de cette trêve nationale seront définitivement applicables à l’unique condition que les heurts cessent durant sept jours consécutifs.
Fédérer contre vents et marrées
Quoi qu’il soit, cette alternative tournée vers une fin négociée du conflit syrien, responsable de plus de 300 000 morts depuis mars 2011, devra obligatoirement fédérer l’ensemble des acteurs locaux sur ce dossier.
Pour autant, John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain à la Défense, et son homologue, Sergueï Lavrov, ne boudaient pas leur satisfaction à l’issue des tractations, comme le souligne le communiqué commun aux deux pays :
« Les Etats-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l’espérons, permettra de réduire la violence et d’ouvrir la voie à une paix négociée et à une transition politique en Syrie (…) Il crée (également) les conditions nécessaires pour la reprise de ce processus qui est à l’arrêt depuis longtemps. »
Source : Le Monde