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Ibrahim Boubacar Keïta a-t-il échoué à réduire l’insécurité au Mali ? Ibrahim Boubacar Keïta a-t-il échoué à réduire l’insécurité au Mali ?
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Ibrahim Boubacar Keïta a-t-il échoué à réduire l’insécurité au Mali ?
Ibrahim Boubacar Keïta

Selon Soumaïla Cissé, le candidat de l’opposition à la présidentielle du Mali, organisée en juillet prochain, le président actuel, Ibrahim Boubacar Keïta, a échoué à endiguer la violence et l’insécurité dans le pays.

Au Mali, où doit se tenir, en juillet prochain, l’élection présidentielle, les projecteurs sont braqués sur la question sécuritaire, alors que le pays fait face, selon Amnesty International, à une recrudescence des actes de violence de la part des groupes djihadistes comme de l’armée.

L’organisation, en avril dernier, affirmait effectivement avoir « constaté une multiplication des attaques lancées contre des civils par des groupes armés, notamment Ansar Dine et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), et a pu vérifier que 65 personnes, dont des enfants, avaient été tués par des explosifs improvisés depuis le début de l’année. » Mais « les militaires qui combattent les groupes armés ont aussi commis des crimes de droit international, notamment des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des arrestations arbitraires. »

Le 21 février dernier, par exemple, lors d’un baptême dans le village de Daresalam, des soldats ont arrêté neuf hommes et les ont emmenés « dans un endroit inconnu » selon le communiqué d’Amnesty International. « On est sans nouvelles de ces hommes depuis lors, bien que leurs familles aient tenté d’obtenir des informations auprès des autorités, qui ont diligenté une enquête. »

« Promesses non tenues »

Pour Gaëtan Mootoo, chercheur au sein du département Afrique de l’Ouest d’Amnesty International, « on constate une insécurité grandissante dans le nord et le centre du pays, où les civils sont coincés entre les soldats et les groupes armés. Dans le nord, la ville de Kidal est ainsi occupée par un groupe armé. A Tombouctou et Gao, l’administration malienne est présente. Mais autour règne l’insécurité. Laquelle gagne aussi le centre du pays. » Et si le sud du Mali est, pour l’instant, « plus calme », selon lui, « il n’est pas à l’abri d’attaques ».

L’embrasement par petites touches du pays sahélien constitue-t-il un échec cuisant de la mission française Barkhane, lancée en 2014 et visant à lutter contre les groupes armés djihadistes dans la région ? Difficile à dire, selon Gaëtan Mootoo, qui pointe par ailleurs du doigt l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en 2015, qui tarde à être appliqué selon lui. « On attend toujours la réouverture des écoles, la mise en place de patrouilles mixtes, ainsi que l’installation d’une commission d’enquête sur les exactions » renseigne-t-il par exemple.

Globalement, et c’est là que le bât blesse, « le problème sécuritaire n’a pas été réglé ». En cause, notamment : la gouvernance du Mali, critiquée par beaucoup, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières. Outre le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), Soumaïla Cissé, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), a ainsi fustigé, en février dernier, les « promesses non tenues sur le plan de la sécurité, du retour de la paix, de l’amélioration des conditions de vie et de l’emploi des jeunes » notamment.

« La solution ne se trouve pas qu’à Bamako »

Le candidat de l’opposition à la présidentielle malienne d’affirmer également que « sur le plan sécuritaire en 2017, au moins 700 personnes ont été tuées au cours d’une centaine d’incidents ». Ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis qu’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est au pouvoir, selon Tiebilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait négocié l’accord de cessez-le-feu de juin 2013 avec les groupes armés du nord-Mali.

Et « ce que les dirigeants de l’État malien n’ont pas pu faire en quatre et demi [rétablir une concorde nationale et endiguer la violence grimpante, ndlr] on voit mal comment ils vont le faire dans les six mois qui nous séparent de la fin du mandat. Je crois que la situation est suffisamment dégradée » affirmait-il en janvier dernier. Quelques semaines avant la tenue du scrutin national, difficile de lui donner tort, donc.

Une question, dès lors, demeure : quelles réponses pourrait apporter Soumaïla Cissé, s’il est élu, à la question sécuritaire ? « La solution ne se trouve pas qu’à Bamako, la solution se trouve aussi à l’intérieur du pays, dans les villages » affirmait l’intéressé il y a quelques jours. « Les groupes se radicalisent d’un côté et de l’autre et il nous paraît aujourd’hui indispensable que le chef de l’État s’adresse à la nation, que le chef de l’État réunisse l’ensemble des forces vives et que nous puissions en parler pour trouver une solution. » Parlait-il alors d’IBK ou de lui-même ?

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