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Des sénateurs américains au pape François, l’étau se resserre autour de Joseph Kabila - Tribune Ouest Des sénateurs américains au pape François, l’étau se resserre autour de Joseph Kabila - Tribune Ouest
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Des sénateurs américains au pape François, l’étau se resserre autour de Joseph Kabila

Tandis que Rome et Washington lèvent le ton face au refus du président congolais d’organiser des élections, certains opposants au régime, à l’instar de Moïse Katumbi, dénoncent une stratégie de la terre brûlée : laisser la situation empirer pour empêcher l’alternance et la démocratisation.

 

Sept sénateurs américains ont adressé, mardi 3 octobre 2017, une lettre au président Donald Trump, l’exhortant à « user de tous les outils disponibles pour chercher une solution à l’inquiétante crise politique, sécuritaire et humanitaire » qui se déroule en RDC. « Des atrocités pourraient avoir déjà eu lieu », s’alarment les sénateurs.

Cory Booker, Ben Cardin, Dick Durbin, Chris Coons, Sherrod Brown, Elizabeth Warren et Edward Markey, tous démocrates, rappellent au président américain que la décision de Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir après la fin de son deuxième mandant présidentiel « a plongé le pays dans le chaos politique ». Les sénateurs déplorent également l’incapacité de M. Kabila à « mettre en œuvre de bonne foi » l’accord de la Saint-Sylvestre.

Conclu le 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition, ce texte prévoyait l’organisation d’élections d’ici la fin de l’année. Le pouvoir s’engageait par ailleurs à cogérer la période préélectorale. Mais Joseph Kabila refuse désormais de respecter les termes de l’accord et nie tout engagement précis concernant son départ. « Je n’ai rien promis du tout » a-t-il affirmé dans les pages du magazine allemand Der Spiegel en juin dernier.

Pour les sénateurs américains, cette attitude « nourrit les violences » et encourage « les violations des droits de l’homme » dans plusieurs régions du pays. D’après les chiffres des Nations unies, cités par les sénateurs, plus de 5 000 personnes ont été tuées depuis 2016 et les déplacements forcés internes concernent désormais 3,8 millions de Congolais, dont 1,4 million sur la région du Kasaï.

 

Le pape François refuse de se rendre en RDC

Si le gouvernement américain a déjà mis en place des sanctions à l’encontre du régime en RDC, selon ces sénateurs américains, la dégradation de la situation appelle des mesures supplémentaires : « si le gouvernement continue de refuser la mise en œuvre de l’accord [de la Saint-Sylvestre], les États-Unis devront user de tous les moyens à leur disposition, y compris les mesures anti-blanchiment d’argent et toute autre sanction pouvant atteindre la garde rapprochée du président Kabila ».

Mais si le Sénat américain se veut intransigeant à l’égard de Joseph Kabila, le Vatican estime pour sa part que des gestes concrets sont désormais indispensables face à la grave crise que subissent les Congolais. Le Vatican a ainsi déclaré que le souverain pontife ne se rendrait pas en République Démocratique du Congo tant que des élections présidentielles n’étaient pas organisées dans le pays. Un geste symbolique fort dans un pays composé à 50% de catholiques.

C’est Mgr Luis Mariano Montemayor, nonce apostolique en RDC, qui a annoncé la décision du pape. « Ce n’est un mystère pour aucune instance du gouvernement. On ne cache rien. Quand il y aura élection, on sera sûr que les conditions d’une pacification du pays seront réunies », a précisé Mgr Montemayor. Et d’ajouter : « Le pape François est attristé par une certaine distance que l’on perçoit ente la classe politique et son peuple. [En RDC], l’État a une tradition d’État prédateur de son peuple ».

 

Une situation qui vire à la guerre civile

D’une virulence rare dans la bouche d’un agent diplomatique du Saint-Siège, cette déclaration s’explique probablement par le récent voyage de Mgr Montemayor au Kasaï. En effet, une violence inédite s’abat depuis 2016 sur cette province située au centre du pays qui voit régulièrement s’affronter forces de sécurité nationale et différentes milices armées.

Pendant ce temps, Joseph Kabila s’accroche à son fauteuil, et ce malgré un bilan catastrophique. « Le pouvoir en place a mis le pays dans une situation chaotique, très critique sur tous les plans. Comment pouvons-nous comprendre qu’un pays si riche ait la pire situation économique de l’Afrique, où le peuple vit dans la misère, sans eau ni électricité ? Les fonctionnaires ne sont pas payés, notre monnaie ne fait que dégringoler, les grèves se multiplient », se désespère Mwenze Kongolo, ancien ministre.

De son côté, Moïse Katumbi, principal opposant à l’actuel président, dénonce une stratégie imaginée par ce dernier pour conserver des privilèges illégitimes. « En abandonnant le fauteuil présidentiel, Joseph Kabila ne ferait pas que renoncer à tous les privilèges indus dont il a pu jouir jusqu’à présent ; la nouvelle équipe dirigeante aurait sans doute à cœur, au nom de l’intérêt général, de recouvrer la fortune que le clan du chef de l’État est soupçonné d’avoir soustraite des caisses publiques », dénonce celui qui se dit prêt à « changer ce pays ». Peut être préciser qu’il ne fera pas de chasse aux sorcières avec Kabila

Alors que plusieurs régions du pays basculent dans la violence armée, le clan Kabila reste insensible aux pressions de la communauté internationale. Mais pour combien de temps ?

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